Pépites d'Art

Pépites d'art c'est l'association de six étudiantes en médiation culturelle et marché de l'art. Une volonté commune : vous faire découvrir les marchés de l'art émergents. A travers nos coups de cœurs et nos rencontres vous allez découvrir de nouvelles formes d'art, nos petites pépites.

Vous pouvez vous exprimer par le biais des commentaires et même nous joindre sur le courriel du blog : blogicart@gmail.com

La bannière est un Monogold de Yves Klein. Pour lui l'or est la matière de l’échange, de la transmutation et du désir d’absolu, l’or figure à lui seul les qualités artistiques qui transfigurent un objet en œuvre d’art. L’or est promesse d’éternité.

vendredi 2 décembre 2011

Saga Street Art : [ deuxième partie : Banksy ]

Le Street art a donc désormais ses « stars » dans le milieu, dont un qui surpasse tous les autres, Banksy.


Célébré par les plus grands du monde de l’art, Banksy est aujourd’hui le représentant le plus influent, le plus provocateur et le plus stimulant du Street art. Sa capacité à aborder la rue comme une toile sur laquelle il projette ses opinions anti-guerre, anticapitalisme, et plus généralement anti-ordre établi, n’a encore jamais été égalé. C’est par sa maîtrise technique des pochoirs liant textes et images, par l’humour visuel de ses pièces satiriques et l’émotion avec laquelle il prend partit aux situations politique, qu’il a su imposer le Street art comme la forme artistique la plus essentielle de notre époque. Le bristol Museum lui a même consacré une exposition en juin 2009 intitulé « Banksy vs Bristol Museum ».

 « Les artistes font disparaître le mur »

Il accroche au Louvre une toile reproduisant Mona Lisa avec un smiley, customise des albums de Paris Hilton. Banksy est considéré comme LE représentant du Street art de nos jours, et le mouvement artistique lui doit  une fière chandelle : il a beaucoup aidé à améliorer l’opinion publique sur les graffitis : « C’est du vandalisme » « Ce n’est pas de l’art » ou encore « Ce ne sont que des gribouillis ».


La série de graffitis réalisés sur le mur de la banque de Gaza, s’inscrivant dans son projet Santa’s Ghetto ; donne instantannément au Street art une dimension contestataire et internationale.  Les graffitis comme les graffeurs, sont tous très différents les uns des autres ; ils n’aspirent pas aux même buts, mais désirent tous être reconnus. Aujourd’hui, Le street Art peut être considéré comme un Art engagé (cf : graffs mur de la banque de Gaza ou « What are you looking at ? »)  et non comme du simple vandalisme.

Le film « Faites le mur ! » sorti en 2010 raconte l’histoire des maîtres du Street Art à travers un documentariste français. (petit lien cliquable sur "faites le mur !" du DVD sur amazon)



Chloé

Andreas Gursky : La photo la plus chère au monde.

Rhein II
« Rhein II », 1999, 185,4 x 363,5 cm. Le tirage qui a été vendu est le premier d’une série de six. Andreas Gursky
 
La photographie de l'artiste allemand Andreas Gursky, intitulée « Rhein II », a été vendue à 4,34 millions de dollars (3,1 millions d'euros), lors d'une séance de vente aux enchères qui a eu lieu le 10 novembre chez Christie's à New York, ce qui en fait la photographie la plus chère du monde.
Réalisée en 1999, l'œuvre « Rhein II » illustre un paysage des rives du Rhin au moyen de lignes parallèles composant le chemin, le fleuve, le gazon et l'horizon. Grâce aux techniques de retouche, le photographe a effacé une usine située au bord du fleuve pour rendre l'image plus simple et plus forte.
« Je me fous des paysages ordinaires du Rhin. Ce qui m'intéresse ce sont les paysages les plus modernes »
  Cette somme astronomique en fait la photo la plus chère du monde. Cette photographie détrône le précédent record ­enregistré le 11 mai 2011, par un ­autoportrait de Cindy Sherman, daté de 1982 et intitulé « # 96 », vendu, pour la somme de 3,89 millions de dollars (2,85 millions d’euros). Andreas Gursky n'en est pas à son coup d'essai puisque, en février 2007, sa photographie « 99 Cent II Diptychon », réalisée en 1999, avait été adjugée 3,35 millions de dollars (2,46 millions d’euros) c'était à l'époque la photographie la plus chère au monde.

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Pour comprendre le pourquoi du comment de ce prix je vous invite à aller lire l'interview de Pierre Cornette de Saint Cyr qui est commissaire priseur et président du Palais de Tokyo.

Caroline

jeudi 1 décembre 2011

Saga Street Art [ première partie ]

           Les marchés de l’art s’affolent : Le Street a désormais sa place !

L’Urban Art, Récemment rebaptisé street art, l'art urbain est un mouvement artistique qui se veut autonome, et que l’on associe le plus souvent aux tags, et aux graffitis. Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment ses artistes se sont-ils imposés comme tels ? Du « vandalisme » aux grandes maisons de ventes, dans les galeries, et même dans les musées.
" Il ne s'agit plus simplement de graffiti mais d'un art urbain au sens large. Désormais, les artistes mettent en scène et s'inspirent de la rue. " Patricia Dorfmann

En une quarantaine d’années, et surtout depuis la fin des années 90, de nombreux artistes ont pu s’affirmer faisant même oublier le contexte social dans lequel le Street art fût né.  Shepard Fairey aux Etats-Unis, Banksy en Angleterre, Blu en Italie, Influenza aux Pays Bas, de Akayism en Suède. Le Graffiti à mondialement la cote : on le retrouve aujourd’hui dans les grandes salles de vente et les galeries d’art, bien loin de son contexte d’origine : les rues populaires de New York.  Il a pour principaux fondateurs Zlotykamien, Daniel Buren, Ernest Pignon-Ernest puis ceux qui les suivirent, tel que Miss.Tic, Blek le rat ou Jérôme Mesnager.

Jerôme Mesnager
 « Et ça ne fait que commencer. Le Street art va devenir plus planétaire qu’aucun autre mouvement artistique avant lui. » Blek le rat
Le marché de l'art en prend un coup, et le street art, l'un des seuls domaines de création dont la cote soit en hausse malgré la crise, envahit les grandes salles de ventes, comme Artcurial en décembre 2008. La vente disposait à peu près d’une centaine d’œuvres, généralement à des prix plus abordables que ceux de l’Art contemporain (la moyenne c’était établis à 3000€). Il y eut également  une vente chez Million & Associés peu de temps après. Aujourd'hui, en France, de nombreuses galeries d'art consacrent des expositions entières au street art (ou urban art), comme la galerie Magda Danysz à Paris, qui représente aujourd’hui les artistes américains West,Obey ou JonOne (JonOne qui fût également soutenu par Agnès.B). Certaines galeries se spécialisent même dans l'urban art, comme Studio 55, dans le 15e arrondissement, qui soutient les graffeurs français. Des institutions majeures présentent des expositions de graffs, comme TAG au Grand Palais, au printemps 2009, ou Né dans la rue à la Fondation Cartier en automne 2009.

A venir plusieurs articles sur les grands du monde du Street Art, à vos claviers pour nous livrer vos impressions !

Chloé

mercredi 30 novembre 2011

Quel avenir pour le marché de l'art en France ?

Inciter les entreprises et les particuliers à constituer une collection. C’est l’objectif phare du plan pour le renouveau du marché de l’art français lancé par Christine Albanel, le 2 avril 2008.
«Les enjeux du marché de l'art sont multiples pour la France. Il constitue un véritable vecteur de croissance économique puisque plus de 50 000 emplois et près de 10 000 entreprises sont concernés.»
Il contribue également au rayonnement culturel international de notre pays. C'est aussi le support de la diffusion des créateurs et le moyen pour ceux-ci de vivre du produit de leur travail. Enfin, les lieux du marché de I'art sont également ceux de la rencontre du public avec les œuvres, comme en témoignent les 100 ~ 000 visiteurs de la Biennale des antiquaires, les 80 ~ 000 visiteurs de la Fiac et les millions de Français qui fréquentent les brocantes, foires et salons.
Le premier axe consiste à faire en sorte que la France compte davantage de collectionneurs, particuliers ou entreprises :
En faveur des particuliers, sera mis en place un mécanisme de prêt sans intérêt, financé par une banque partenaire qui sera le mécène et le relais de l'opération auprès du grand public. Ce dispositif s'inspire du programme anglais "Own Art", lancé en 2004, qui a rencontré un grand succès, notamment auprès des classes moyennes, en favorisant l'achat d'une première œuvre par des milliers de Britanniques et qui a fait école aux Pays-Bas.
En faveur des entreprises, une réflexion interministérielle sera engagée pour que les PME et les entreprises individuelles, actuellement exclues, de fait, du régime fiscal du mécénat lorsqu'elles achètent les œuvres d'artistes vivants, puissent y accéder.
Le second axe du plan consiste à améliorer la compétitivité du marché de l'art français et de ses acteurs :
  • En premier lieu, la réglementation nationale applicable aux maisons de ventes sera allégée et modernisée, dans le cadre de la transposition en cours de la directive "Services". Ainsi le régime d'agrément préalable des maisons de ventes laissera la place à une simple déclaration, sans réduire pour autant la protection des acheteurs et des vendeurs.
A l'instar de leurs homologues européennes, les maisons françaises disposeront de la possibilité d'offrir un minimum garanti aux vendeurs, de réaliser des ventes de gré à gré ou encore de vendre des œuvres dont elles seraient propriétaires.
Enfin l'extension récente de la taxe dite "sur les arts de la table" sera abrogée ; les contraintes déclaratives imposées aux acteurs du marché de l'art pour un prélèvement qui représente 0,2 % du chiffre d'affaires concerné sont disproportionnées et contre-productives.
  • En deuxième lieu, le cadre réglementaire européen sera aménagé. D'abord, l'application du droit de suite aux œuvres des artistes décédés devra se faire selon des modalités harmonisées entre les différents États membres. A cet effet, la France saisira la Commission européenne afin de pouvoir bénéficier, dans les mêmes conditions que le Royaume-Uni notamment, de l'application du droit de suite aux seules œuvres des artistes vivants.
La TVA à l'importation, appliquée à l'entrée de l'Union européenne et qui peut contribuer à détourner les ventes vers des places comme New York ou Genève au détriment des professionnels européens, sera examinée dans le cadre de la réflexion lancée par la France, au niveau communautaire, sur le taux réduit applicable aux biens culturels.
Enfin, de nombreuses mesures simples et concrètes permettront de mieux connaître le marché de l'art et d'améliorer la sécurité des professionnels.

Aude

mardi 29 novembre 2011

Chiharu Shiota : le coup de coeur

Chiharu Shiota est une artiste japonaise née en 1972 à Osaka et aujourd'hui établie à Berlin.
« J’ai commencé par la peinture. Ensuite, j’ai voulu peindre l’air en trois dimensions, avec du fil noir de préférence comme un trait de crayon »
 « Nous sommes tous pris dans un réseau de contraintes, liées à notre nationalité, notre famille, etc. Créer est, pour moi, un moyen de me libérer. »


Discrète et silencieuse, Chiharu Shiota interroge avec ses installations sorties tout droit des contes japonais. Œuvre quelque peu inquiétante, comme ces récits fabuleux peuplés de fantômes et d'objets mystérieux.



Depuis le milieu des années 90, Chiharu Shiota fait sa signature de ses installations aux fils entrelacés. Tendant des fils épais de laine noirs aux murs, sols et plafonds, elle crée des réseaux graphiques impressionnants. Ces toiles gigantesques, ses œuvres entre performances artistiques et installations spectaculaires, enveloppent très souvent des objets de son quotidien : chaises, lits, pianos, vêtements, valises, lits, ou encore jouets, comme si l’artiste essayait, en les retenant prisonniers dans sa toile, de conserver la trace de ces objets qui menacent de disparaître de sa mémoire.

Les fils de laine s’apparentent à des traits de crayon dessinés dans l’espace, dont l’accumulation fait écran à la vision du visiteur, tout en donnant à l’œuvre une dimension sculpturale impressionnante. Invité à pénétrer dans l’installation, le visiteur a l’impression d’avancer dans la matérialisation d’une image mentale.
d’autres objets plus troublants, liés à sa vie lits d’hôpital, instruments médicaux, bocaux contenant son propre  sang… Elle explore ainsi la relation entre passé et présent. À cela s’ajoute parfois une dimension onirique par le tissage de véritables toiles d’araignées complexes et impénétrables, généralement en cordelette noire, parfois aussi rouge.

L’installation matérialise un questionnement souvent présent dans le travail de l’artiste : quels souvenirs matériels et psychiques conserve-t-on de son passé ? Les souvenirs nous construisent-ils ou nous empêchent-ils d’avancer ? Elle le confirme, cette toile d'araignée la protège.
Louise Bourgeois a bien baptisé son énorme sculpture d'araignée Maman.
œuvre à la fois douceur et mélancolie, sourde menace et folle sensualité
Elle a débuté sa carrière avec une pratique  performative intense. Inspirée par le Body Art et l’art  féministe d’artistes comme Louise Bourgeois, Eva Hesse ou encore Rebecca Horn, elle réalise des actions fortes traitant des complexités de  l’expérience féminine, de l’exil et de la notion de foyer. Aujourd’hui, elle  déploie une œuvre sculpturale et spatiale privée de la figure humaine. Elle propage, croise et noue, du fil  noir ou rouge, toujours monochrome, entêtant et extrêmement présent. Il n’est  pas étonnant que sa pratique soit souvent associée au mythe d’Arachné, une  tisseuse hors pair qui, après son suicide fut métamorphosée par Athéna en  araignée condamnée à tisser sa toile de manière perpétuelle. De son ventre, l’araignée extirpe le fil fragile avec lequel elle constitue patiemment sa toile  pour se nourrir.


Le plus : actuellement chez TEMPLON l’installation Infinity (30 Rue Beaubourg 75003 Paris)

Cette artiste étrange, féérique pour les uns, cauchemardesque pour les autres, est à Paris. Étonnamment silencieuse, la jeune femme très concentrée a œuvré (avec deux assistants) pour transformer l'espace de la galerie en forêt noire où brillent doucement, de façon aléatoire, de grosses ampoules rondes. Ces symboles de la vie qui palpite rappellent Christian Boltanski et son théâtre de la mémoire. En quelques jours, l'espace chavire sous son intervention. Voir, au premier jour, les quelques fils agrafés sur le mur est intriguant. Voir se bâtir cette toile symbolique qui crée l'œuvre et l'émotion est aussi fascinant qu'un tour de magicienne. farouche et personnelle,

Dès le premier pas, nous pénétrons dans  l’univers mystérieux et saisissant de Chiharu Shiota. Du sol au plafond,  l’artiste a déployé sa toile de laine noire, une toile graphique qui vient  dessiner et composer l’espace. Il nous faut nous immiscer et trouver notre  propre chemin le long de cette œuvre dans laquelle nous ne pouvons pénétrer. Un  jeu d’ombres et de lumières s’installe entre la faible luminosité produite par  les ampoules, celle de la galerie et les fils qui viennent rompre le flux  lumineux. Les ampoules sont comme prises au piège dans la toile, tels des  insectes lumineux pris dans la toile d’une araignée qui tisse pour les engluer  et les capturer. Piégées ou protégées ? Un sentiment double nous assaille :  piège ou cocon, peur et attirance, malaise et fascination, inconfort et  enchantement. Une dichotomie également due à la distance instaurée entre le  spectateur et l’œuvre, celle-ci lui est toujours inaccessible. Sommes-nous  véritablement invités ? Chacun de ses environnements est emprunt d’une solitude  et d’une vie intérieure intense qu’il est difficile d’approcher. Chiharu Shiota  autorise une contemplation et se refuse à toute intrusion extérieure.


« La création de fils est le reflet de mes propres  sentiments. Un fil peut être remplacé par le sentiment. Si je tisse quelque  chose et qu’il se révèle être laid, tordu ou noué, tels doivent avoir été mes  sentiments lorsque je travaillais »
 « Pour moi, le fil est mon matériel,  j’utilise ce matériau car il reflète les sentiments. Ainsi, ils peuvent se  mélanger ou se nouer, se desserrer ou se couper. Comme des liens de sentiments. »
 « Je veux  être plus qu’un langage. Je veux lier le corps à l’univers. Je recherche le  moyen de connecter mon corps à l’univers. » 
Les installations filaires de Chiharu Shiota s’avèrent être les fruits de performances intimes, laborieuses et  produites à l’abri des regards extérieurs. En cela, l’artiste est toujours  présente dans son travail, ses environnements sont compris comme des scènes  qu’elle vient discrètement de quitter. Le spectateur, lui, vient constater son  passage pour y déceler ses messages, ses désirs et ses peurs. Elle mène un  douloureux combat contre le temps et produit une œuvre qui se veut être une  survivance d’une mémoire personnelle, intime et pourtant universelle. À travers  ses codes et symboles nous y retrouvons une part de notre histoire et de notre  expérience. Une mémoire dont elle s’impose la conservation, la protection et le  partage via une œuvre à la fois spectaculaire et  intime.

Bénédicte

lundi 28 novembre 2011

Arthus, 19 ans, GRAFFEUR

« Si tu fatigues, tu’t fais arrêter, mais peu importe au fond, c’est ce que tu fais sur le mur qui compte »
   
Interview d’Arthus, 19 ans, qui après avoir fait une MANAA (mise à niveau en Art appliqués), est aujourd’hui en Bac pro Art et métiers d’art option communication graphique. Et qui, est également Graffeur à temps plein.

Comment te définie tu ? Graffeur ? Artiste?...

Je me définis comme un mec normal, qui en a marre de voir des murs gris... Après, je peux te dire que je suis graffeur, mais pour moi c’est juste une étiquette qu’on nous a mises.

Depuis quand pratique tu cet art ? Comment cela t’es t-il venu ?

Je pratique vraiment le graff depuis seulement 2 ans. J’y consacre beaucoup plus d’importance et de temps qu’avant. Ca m’est venu à force de prendre le RER, en voyant des graffs un peut partout, et surtout, j’aime cette idée de pouvoir déformer les lettres comme bon me semble.

Ou pratiques-tu ? A quel moment ? Le pratique tu seul ?

Je le pratique partout : voie ferrées, terrain vagues, entrepôts abandonnés, murs non entretenus…mais aussi à Nanterre Circus, c’est un endroit où le graff est toléré. Cela peut-être de nuit comme de jour. Généralement le week-end, on est tout un groupe (de 5 à 12) à graffer, et on se rend à des endroits comme le Skate Park de Bercy, où des murs sont mis à la disposition des graffeurs en toute légalité.

Quel genre de matériel utilises-tu ? Les as-tu toujours sur toi ?
 
J’utilise la plupart du temps des bombes Montana hardcore Black (mais il existe aussi les Montana Gold) à forte pressions pour des traits plus vulgaires. Les bombes basses pressions sont plus pour faire les détails. Les meilleures bombes viennent d’Allemagne et d’Espagne. J’utilise aussi des rouleaux de peinture pour recouvrir le mur avant de graffer, que je trouve la plupart du temps sur des chantiers car je n’ai pas les moyens d’en acheter. Ça serait trop compliqué si je devais acheter un pot de peinture pour chaque graff que je fais. J’utilise également des extincteurs que je vide et que je remplis de peinture, pour faire des graffs plus conséquents. Ce que j’ai toujours sur moi, c’est les marqueurs, de marque Nero ou Crog, qui sont les meilleures marques. Je fais aussi les marqueurs moi-même, en faisant chauffer l’encre dans une casserole pour enlever toute l’eau qu’elle contient, et je rajoute des pigments en poudre acheté en pharmacie, ou du bleu de méthylène. Ensuite je verse le tout d’un un marqueur vide : les pigments sont plus agressifs, et mes graffs sont moins susceptibles d’être recouverts.

Que ressens-tu lorsque tu graffs et recherches tu un but précis ?

Ça dépend où je graff. Quand je suis sur un terrain, j’ai la tranquillité, j’oublie tout, je ne pense plus qu’à sa, alors que quand je suis sur une voie ferrée, je ressens de l’adrénaline car je prends des risques, dans ce cas je ne pense qu’à la police, qui pourrait arriver à n’importe quel moment. Mais ce sont les risques du métier.

Exerces-tu cet art selon des principes, des règles ?

Je ne suis pas vraiment de « principes », mais il y a quand même des choses à respecter en tant que graffeur. Par exemple, si un graff est dessiné sur un mur, on ne peut pas venir et faire un graff plus petit en plein milieu. Il faut repeindre tous le mur, pour faire quelque chose de plus esthétique (en théorie). On ne refait jamais un dessin sur un graff qui est plus petit, et moins esthétique*. Ensuite, lorsque tu es sur un terrain, tu ne dois pas faire de Chrome*. Tu as du temps, et tu es censé faire un travail détaillé, beaucoup plus rechercher : tu as la plupart du temps travaillé à l’avance ton graff en faisant quelques esquisses. Après, on respecte plus ou moins ce qu’on avait prévus de faire, mais les chromes sont vraiment fait pour laisser « sa marque, son blaze » et non pour réaliser des dessins détaillés.

Que penses-tu des Arts de la rue aujourd’hui ?

 En ce qui concerne mon domaine, c’est le même principe que les lois. Soit, tu te débrouilles bien et tu t’en sors, sois, tu t’en sors pas, mais dans ces cas là il faut assumer ce que tu fais.

Penses-tu que « graffer » soit réservé à certaine personne ?

Non, il y a toute classe sociale, et des gens originaires de différents pays. C’est vrai, que je rencontre plus des banlieusards, mais il y a des exceptions. Mais peu importe au fond, c’est ce que tu fais sur le mur qui compte.



Graffs de Arthus


*Le fait de détérioré, (dans le langage des graffeurs  on appelle ça « rayer ») le graff de quelqu’un en plein milieu se dit faire un Toy.
*Un chrome est un graff fait en quelques minutes, avec un intérieur argenté et un extérieur noir. Le chrome nécessite une peinture de mauvaise qualité qui abîme le mur sans que l’on puisse repeindre par-dessus.

dimanche 27 novembre 2011

Le nouveau cirque

Le Nouveau Cirque nous en met plein la vue !

Il n’y a plus d’animaux sauvages, plus de costumes traditionnels, plus de chapiteaux… Mais qu’est -ce que le nouveau cirque ?

Un petit historique : né au début des années 70 et typiquement français, le Nouveau Cirque abandonne tout rituel traditionnel en privilégiant le renouveau artistique. Il existe comme au théâtre, des « metteurs en piste » qui créent une nouvelle esthétique, laissant derrière eux la succession des numéros de cirque. Le Nouveau cirque est désormais guidé par une histoire, par des artistes devenus athlétiques, par des dispositifs scéniques originaux..Le nouveau cirque crée aujourd’hui une œuvre, et pas seulement un spectacle, très inspiré de la danse et du théâtre. Afin de vous éclairez, nous prendrons l’exemple d’une des premières compagnies fondatrice du Nouveau cirque.
 « L’artiste de cirque devait devenir un créateur au même titre que le danseur ou le comédien, et le spectacle de cirque devait être témoin de son temps et devait se renouveler en permanence au lieu de se reproduire comme par le passé » Bernard Turin, directeur du Centre National des Arts du Cirque de 1990 à 1992
Les filles des pépites ont vues pour vous : Le Cirque Plume
Né d’une cohésion entre artistes de rue, le cirque plume vit le jour après sa participation au Festival Off d’Avignon où il fit son entrée dans le cercle des compagnies professionnelles reconnues. Au Cirque Plume, la piste de cirque n’est plus ronde ! En se réappropriant la piste, ils quittent cette forme circulaire classique que l’on avait l’habitude de voir pour laisser place à une salle où spectateurs et artistes font tout deux partie du jeu. Pour eux,  c'est un nouveau moyen de voir, de partager le nouveau cirque, tout en restant lié au public. D’années en années, cette compagnie a su fusionner dans ses spectacles excentriques aussi bien l’acrobatie, le jeu d’acteur ou la jonglerie, mais aussi le théâtre d’ombres.


Des décors parsemés de nature ;  qui laissent découvrir rivières et forêts, champs de fleurs et animaux… Rien n’est laissé au hasard, et c’est ce qui contribue à la magie de leurs œuvres. Au Cirque Plume, le cirque traditionnel n’est pas oublié ! Dans un de leurs spectacles par exemple, « No animo Mas anima » l’homme devient l’animal : on peut le voir traverser un cerceau enflammé, accomplir les sauts d’obstacles.. Tout en imitant leur gestuel. Evidemment, ils n’oublient pas non plus le fameux numéro de clown. Les exploits physiques quant à eux, ne sont pas privilégiés : Le Cirque Plume désire avant tout montrer des artistes qui ont plaisir à effectuer leurs prouesses. Bien qu’ils se mettent en danger, ce qui importe c’est ce que le corps dégage, ce qu’il exprime dans  toute sa finesse. De cette façon, le Cirque plume réinvente totalement le numéro de cirque, repoussant toute allure clinquante, et pailleté que nous avions connu jusqu’ici. Le tout rythmé par des jeux de mots, jeux d’objets, par la musique et les chants joués en direct, le Cirque Plume nous plonge dans un univers onirique, et suscite l’émerveillement de chacun, faisant appel à notre esprit enfantin.



Chloé